Les matières premières et le savoir-faire artisanal sont essentiels à votre travail. Comment cultivez-vous ce dialogue entre la main, la matière et le design ?
Je m'efforce de créer des espaces, des meubles et des objets qui expriment la sincérité, sans fioritures ni artifices. Une pierre brute, une argile dense ou un morceau de bois soigneusement sélectionné recèlent déjà une histoire immense. Façonnés par des artisans talentueux, ces éléments révèlent une profondeur et une présence qui nous touchent au plus profond de l'âme. Mon but est d'estomper la frontière entre le raffiné et le brut, en créant des objets qui nous reconnectent à quelque chose d'intemporel et de profondément humain.
Vous avez travaillé sur toutes sortes de projets, de l'urbanisme au mobilier. Comment le passage d'une échelle à l'autre influence-t-il votre travail de conception ?
Au début de ma carrière, j'ai travaillé sur des projets urbains d'envergure : espaces publics, aires de trafic aéroportuaires. Avec le temps, j'ai ressenti le besoin de rapprocher l'échelle humaine. La rigueur qu'impose l'échelle urbaine aiguise mon attention aux détails, tandis que la sensibilité du travail à échelle humaine apporte de la nuance aux projets plus vastes. Chacune nourrit l'autre, créant un dialogue constant au sein de ma pratique. MOD001 Iki, par exemple, est un système modulaire entièrement réalisé en bois massif, assemblé sans vis ni colle. Tous les éléments sont interchangeables, permettant ainsi à la pièce d'évoluer. Deux poutres transforment un tabouret en banc ; le remplacement de quatre pieds le métamorphose en console. Le concept est de créer un mobilier qui évolue avec son propriétaire, s'adaptant tant sur le plan fonctionnel qu'esthétique.